Poésies orientées vers la marche, l'effort, le temps qui passe, la vie antérieure...
- La vieillesse, de Louis Evely.
- Je marcherai, d'un anonyme.
- Que la vie en vaut la peine, de Louis Aragon et Jean d'Ormesson.
- Promenades en bord de mer, et étonnements heureux, d'Olivier de Kersauson
- A peine la journée commencée, de Jacques Prévert.
- Dans la plaine, de Victor Hugo.
- Les maisons, de Julos Beaucarne.
- Ô Nature, de René Guy Cadou.
- Lune, de Pierre de Ronsard.
- Bois initiatiques, de Julos Beaucarne.
- Dès le matin, par Emile Verhaeren.
- Le Paradis, par Maurice Carême.
- L'homme ivre, de Baudelaire.
- Le sorcier, de Pierre de Ronsard.
- Bonjour Printemps, de Victor Villien.
- La Vie, de Hugues et Céderic Doutrelepont.
et le meilleur pour finir :
- la plupart des poèmes édités sur les schistes de Rahier !
La vieillesse,
c'est l'automne de l'existence, l'âge de la liberté.
Enfin, on ose être soi-même, on se moque des modes,
du respect humain, des ambitions sociales.
On sait qui on est, ce qu'on veut, ceux qu'on aime.
On devient disponible à la beauté du monde
et à la misère des autres.
On marche vers son affranchissement.
On s'est donné le droit d'exister.
Et si nous avons vécu jusqu'ici un peu morts,
c'est le moment de nous préparer au moins à mourir vivants !
Extérieurement, tout se rétrécit, mais intérieurement, tout s'élargit !
Louis Evely
Je marcherai.
Je marcherai sous le soleil trop lourd,
Sous la pluie à verse
Et dans la tourmente.
En marchant, le soleil réchauffera mon coeur de pierre,
La pluie fera de mes déserts un jardin.
A force d'user mes chaussures
J'oserai mes habitudes.
Je marcherai,
Et ma marche sera démarche
J'irai moins au bout de la route qu'au bout de moi-même.
Je serai pélerin.
Je ne partirai pas seulement en voyage,
Je deviendrai moi-même un voyage,
Un vrai pélerinage.
Que la vie en vaut la peine
C’est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midi d’incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n’est si précieux peut-être qu’on le croit
D’autres viennent. Ils ont le cœur que j’ai moi-même
Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s’éteignent des voix.
D’autres qui referont comme moi le voyage
D’autres qui souriront d’un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D’autres qui lèveront les yeux vers les nuages.
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l’aube première
Il y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n’est le passant.
C’est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n’était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre.
Oui je sais cela peut sembler court un moment
Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine
Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine
Et la mer à nos soifs n’est qu’un commencement.
Mais pourtant malgré tout malgré les temps farouches
Le sac lourd à l’échine et le cœur dévasté
Cet impossible choix d’être et d’avoir été
Et la douleur qui laisse une ride à la bouche.
Malgré la guerre et l’injustice et l’insomnie
Où l’on porte rongeant votre cœur ce renard
L’amertume et Dieu sait si je l’ai pour ma part
Porté comme un enfant volé toute ma vie.
Malgré la méchanceté des gens et les rires
Quand on trébuche et les monstrueuses raisons
Qu’on vous oppose pour vous faire une prison
De ce qu’on aime et de ce qu’on croit un martyre.
Malgré les jours maudits qui sont des puits sans fond
Malgré ces nuits sans fin à regarder la haine
Malgré les ennemis les compagnons de chaînes
Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce qu’ils font.
Malgré l’âge et lorsque soudain le cœur vous flanche
L’entourage prêt à tout croire à donner tort
Indifférent à cette chose qui vous mord
Simple histoire de prendre sur vous sa revanche.
Malgré tout cauchemars et blessures
Les séparations les deuils les camouflets
Et tout ce qu’on voulait pourtant ce qu’on voulait
De toute sa croyance imbécile à l’azur.
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu’à qui voudra m’entendre à qui je parle ici
N’ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle.
Louis Aragon, valorisé par Jean d’Ormesson.
Dans son livre "Promenades en bord de mer et étonnements heureux", Olivier de Kersauson parle de son amour de la mer et, plus largement, de son amour de la vie.
« Vieillissant, je ne me dis pas que les promenades en bord de mer seront de moins en moins nombreuses, mais je me dis que les attaques de la nostalgie vont se faire de plus en plus fréquentes. Et c’est normal car j’ai plus de passé que d’avenir, donc dans l’équilibre de mon psychisme, il y a davantage de choses faites que de choses à faire. La tentation est grande de se laisser rattraper par le souvenir. Mais je veux encore me fabriquer des moments et non pas en revivre. Le jour où je vais disparaître, j’aurai été poli avec la vie car je l’aurai bien aimée et beaucoup respectée.
Je n’ai jamais considéré comme chose négligeable l’odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis.
Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés. Je suis poli, voilà. Ils font partie de mes promenades et de mes étonnements heureux sans cesse renouvelés.
Le passé c’est bien, mais l’exaltation du présent, c’est une façon de se tenir, un devoir.
Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. Drôle de mentalité !
Se contenter, ce n’est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre. »
Jacques PREVERT :
A peine la journée commencée et... il est déjà six heures du soir.
A peine arrivé le lundi et c'est déjà vendredi... et le mois est déjà fini... et l'année est presque écoulée
... et déjà 40, 50 ou 60 ans de nos vies sont passés.
... et on se rend compte qu’on a perdu nos parents, des amis.
et on se rend compte qu'il est trop tard pour revenir en arrière...
Alors... Essayons malgré tout, de profiter à fond du temps qui nous reste...
N'arrêtons pas de chercher à avoir des activités qui nous plaisent...
Mettons de la couleur dans notre grisaille...
Sourions aux petites choses de la vie qui mettent du baume dans nos cœurs.
Et malgré tout, il nous faut continuer de profiter avec sérénité de ce temps qui nous reste. Essayons d'éliminer les "après"...
Je le fais après... Je dirai après... J'y penserai après...
On laisse tout pour plus tard comme si "après" était à nous.
Car ce qu'on ne comprend pas, c'est que :
après, le café se refroidit...
après, les priorités changent...
après, le charme est rompu...
après, la santé passe...
après, les enfants grandissent ...
après, les parents vieillissent ...
après, les promesses sont oubliées ...
après, le jour devient la nuit ...
après, la vie se termine ...
Et après c’est souvent trop tard.... Alors... Ne laissons rien pour plus tard...
Car en attendant toujours à plus tard, nous pouvons perdre les meilleurs moments, …
les meilleures expériences,
les meilleurs amis,
la meilleure famille...
Le jour est aujourd'hui...L'instant est maintenant...
Nous ne sommes plus à l'âge où nous pouvons nous permettre de reporter à demain ce qui doit être fait tout de suite.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C’est l’haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu’une flamme
Toujours suit !
La rumeur approche,
L’écho la redit.
C’est comme la cloche
D’un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s’écoule,
Et tantôt grandit.
C’est l’essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme pain brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l’espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Les djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres pressent leur pas ;
Leur essaim gronde
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu’on ne voit pas.
On doute
La nuit…
J’écoute :
Tout fuit,
Tout passe ;
L’espace
Efface
Le bruit.
VICTOR HUGO
Parfois les maisons sont plus belles que ceux
Qui les habitent.
Elles sont comme la mémoire de la beauté
Au fond de nous.
En filigrane, on revoit les vieux artisans
Penchés sur les charpentes d’un autre âge.
JULOS BEAUCARNE.
Ô Nature, tu fais des merveilles
Pour les oiseaux, pour les abeilles,
Pour ceux qui cherchent leur trésor.
Tu es la lampe de mes veilles
Et la lumière de mon corps.
RENE GUY CADOU.
Lune, tu as ta robbe en rayons estoilée.
Garde cette fonteine aux jours les plus ardans ;
Déten-là pour jamais de chaud et de gelée,
Remply-là de rosée et te mire dedans.
PIERRE DE RONSARD.
Bois initiatiques d’où sortent le soir
Des fées ;
Brumes à n’en plus finir
Lumière du soir entre chien et loup
Magie de mon pays
Pourquoi aller ailleurs
Puisqu’ici c’est si beau.
JULOS BEAUCARNE
Dès le matin, par mes grand’routes coutumières
Qui traversent champs et vergers,
Je suis parti clair et léger,
Le corps enveloppé de vent et de lumière.
Les bras fluides et doux des rivières m’accueillent ;
Je me repose et je repars
Avec mon guide : le hasard,
Par les sentiers sous bois dont je mâche les feuilles.
EMILE VERHAEREN.
Quelquefois – et j’en suis
Le premier étonné –
J’arrive au paradis
Sans m’en être douté.
Je ne pourrais pas dire
Comment j’y suis entré.
Tout d’un coup, je suis là,
C’est tout ce que je sais.
Pourtant rien n’a changé.
C'est le même pays
Avec des champs de blé
Roulant à l’infini.
Des boeufs qui me regardent
Avec des yeux si doux
Que tout le paysage
Semble y être à genoux.
Et les petits sentiers
Qui s’en vont au hasard
Sans se préoccuper
Où ils seront le soir.
Je suis au paradis,
Pourtant dans les pommiers
Les mêmes oiseaux crient,
C’est tout ce que je sais.
MAURICE CARÊME.
L’homme, ivre d’une ombre qui passe,
Porte toujours le châtiment
D’avoir voulu changer de place.
BAUDELAIRE.
Nulle herbe soit elle aux montagnes,
Ou soit venimeuse aux campagnes,
Tes yeux sorciers ne fuit,
Que tu as mille fois coupée,
D’une serpe d’airain courbée,
Béant contre la nuit.
Tu es la frayeur du village :
Chacun craignant ton sorcelage
Te ferme sa maison
Tremblant de peur que tu taches
Ses bœufs, ses moutons et ses vaches
Du jus de ton poison.
PIERRE DE RONSARD.
Bonjour printemps, bonjour, joli printemps.
Adieu le vent, le mauvais temps.
On voit des nids dans les arbres fleuris.
L'hiver est parti, le froid est fini.
Les derniers-nés apprennent à voler,
Dès que leurs ailes ont poussé.
C'est dommage, vraiment,
Qu'il n'y ait qu'un printemps par an.
Reste longtemps, joli printemps.
VICTOR VILLIEN.
La vie est une belle histoire sans fin,
Où la mort est juste une heure qui sonne.
Pour vous, pour moi, pour la feuille d'automne,
La vie est un merveilleux parfum
HUGUES ET CEDERIC DOUTRELEPONT
POEMES ECRITS SUR SCHISTES A RAHIER
Les amis sont partis
vivre au paradis
Leur silence
est aussi dense
que la nuit.
Leur histoire
dans nos mémoires
est venue faire son nid.
L'aventure
laisse aux blessures
un goût de miel,
quand l'amour,
au point du jour,
a dans ses ailes
un morceau du ciel,
un morceau du ciel.
Les amis sont partis
vers une autre vie.
Leur bonheur était ailleurs,
aujourd'hui.
Mais quelque part
Dans nos espoirs
Ils sont encore ici
où leur histoire
dans nos mémoires
est venue faire son nid.
Quelque part, dans nos mémoires
et dans nos rêves aussi.
Y. Duteil.
Araignée.
Araignée grise,
Araignée d’argent,
Ton échelle exquise
Tremble dans le vent.
Toile d’araignée
Emerveillement –
Lourde de rosée
Dans le matin blanc !
Ouvrage subtil
Qui frissonne et ploie.
Ô maison de fil,
Escalier de soie.
H. L.
Je cherche un petit bois touffu
Que vous portez, Aminthe.
Qui couvre, s’il n’est pas tondu
Un gentil labyrinthe,
Tous les mois on voit quelques fleurs
Colorer le rivage..
Laissez-moi verser quelques pleurs
Dans ce gentil bocage.
VOLTAIRE 1694 -1778
Cléfontaine.
Des pentes du Rofthier tant bouleaux que genêts
Paraissent surveiller le Val de Cléfontaine
Où les aubépines égaillent leurs toupets
Et où sauvageonne Nature reste reine.
Bodeux.
Dans nos vies
Il y a toujours un banc
Un petit coin offert
Pour arrêter le temps
Un banc
Pour reposer son âme,
Pour ne penser à rien.
Mais simplement regarder
Les mouvements du vent.
Auteur inconnu
Accroché à son versant, Stoumont
Évite la glissade vers le fond,
Profonde et vertigineuse entaille
De l’Amblève, véritable faille
Comparée hier au fleuve Congo.
Entre pays de Liège et de Stavelot
C’est la Vecquée qui fait frontière :
Qui tentera l’escalade du revers ?
S et M
Xhierfomont
Quel drôle de « Mont des Faucons »
Dit un étymologiste savant.
L’étymologiste ment !
Les gens d’ici sont bien plus avenants
Qu’un prédateur assurément !
Autour du château se terrent
Ses maisons grises ou claires,
Des prés, des champs à l’infini,
Une route s’enfuit.
S.M.
Petit bois de chênes
……………..aux
Et tout percé de chants d’oiseaux
Petit bois plein de ciel, de fleurs, de papillons
Et d’un vent doux qui va d’une colline à l’autre ;
Petit bois assis seul sur le coteau,
Où toutes les joies viennent se dire bonjour.
Petit bois clair si loin du monde,
Si loin des guerres et des fanfares,
Avec un chemin brun feutré de vieux feuillages,
Doux comme un tapis de haute laine
Et barré d’ombres qui obéissent au soleil :
Avec mille sentiers où le vent promène
Son haleine.
Petit bois clair où les chants d’alentour
Se rencontrent et se mèlent.
Où les ombres légères tremblent sous les arbres,
Trop grands pour leur âge
Et qui balancent au soleil
Leurs têtes sensibles
Et pleines d’oiseaux
Petit bois de chênes, de sapins
de boi…
…………un bois d’enfance…….
Sur ce thier dévoré de genêts et de ronces,
Un ciel de soir d’automne laissa son long manteau
Cousu de pourpre et d’or, couleur de feu de brousse.
Les épines accrochèrent le riche vêtement
Il resta sur le thier toute la nuit durant.
A l’aube quand le ciel voulut se revêtir,
Il trouva son habit par la lune pâli
Et le sol, ici bas, trempé par ces couleurs
Garde encore aujourd’hui ce souvenir en fleurs
Tanguy.
Là, Chession, comme un chat ronronnant
Sur un replat s’étire doucement.
Sa longue queue qui se perd là-bas,
C’est Lorcé qui se tient coi.
Au loin, en un camaïeu de verts,
Un versant patiente et espère
Qu’enfin sur ses carrés en damier
Un géant pose ses pions pour jouer.
Et, tout là-bas, au fond de son lit,
La Lienne bien calfeutrée, serpente,
Dessine de sinueux méandres,
Son eau claire courant sans trève
Se jeter dans les bras de l’Amblève.
S. R.
Le sentier
Ne cache pas sa joie
Au sortir du bois
D’entrer dans le soleil.
Il fait alors cantique
Avec les genêts et les schistes
Parmi les abondants
Sujets du ciel en bleu.
Quand il arrive
Au prochain sous-bois
Il retrouve la joie
D’avoir l’ombre pour lui.
Guillevic.
Site d’exception, beauté du paysage…
Tel un oiseau dans les airs je voyage,
Du regard j’embrasse les crêtes altières,
Les prairies, bosquets, forêts entières…
Puis, comme le milan détectant sa proie,
Les toits tout proches de Meuville j’aperçois,
Là plus loin, Rahier qui pointe son nez
Et les prés par ce vallon entaillé.
Site exceptionnel, splendeur du paysage !
Tel un oiseau je rejoins les nuages.
S. M.
Au milieu de la lande, ton univers,
Attends-tu pauvre arbre mort, déchu,
Avant de te coucher sur la terre
Que, plantés par les forestiers, ces feuillus
Soient assez forts pour te remplacer ?
Ah ! Pouvoir enfin se reposer…
Sur cette crête du Rouge Thier
Tu côtoies de si près les cieux,
Ignorant que sous tes pas, hier,
Comme des fourmis, laborieux,
Des hommes ont creusé des galeries
Suant, souffrant, mal à l’aise
Pour Liège et toutes ses aciéries
Extrayant du manganèse.
Mais, blessée en son cœur, violée
La nature bien vite s’est vengée
Effaçant tout : puits, rails et bennes
En quelques années à peine
Revêtant son habit de feuillage.
Vois aujourd’hui ce beau paysage.
Anonyme.
ROUGE VERTE
Est la terre Est la nature
De ce mont, de ce thier qui en a fait la cour
BLEU JAUNE
Est le ciel Est le soleil
Quand il ne pleut quand….
Il fallut un million d’années
Pour façonner cette vallée
Et des siècles d’agriculture
Pour redessiner la nature.
Aujourd’hui, nouvelle donne,
Panneaux solaires et pylônes
Ponctuent ce beau paysage
Témoignant d’un nouvel âge.
Devant un vieux mur de pierres branlantes
Que retiennent les racines bienveillantes
D’un charme qui s’y imbrique,
Une petite maison en briques.
Du mauvais temps elle protège Marie,
La Vierge que très souvent l’on prie.
S. M.
Le bonheur est dans le pré.
Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré.
Cours-y vite, il va filer.
Si tu veux le rattraper,
Cours-y vite, cours-y vite.
Si tu veux le rattraper,
Cours-y vite, il va filer.
De pommier en cerisier,
Cours-y vite, cours-y vite.
De pommier en cerisier,
Cours-y vite, il va filer.
Saute par-dessus la haie.
Cours-y vite, cours-y vite.
Saute par-dessus la haie.
Cours-y vite, il a filé.
PAUL FORT.
Femmes condamnées au bûcher,
qui, tout autour de ce rocher,
là, sur cette crête auraient dansé,
avec Satan comme cavalier.
Femmes injustement accusées,
de leur sang la terre ont colorée,
de rouge le schiste en est teinté.
Et en nous l'horreur est née.
Mais chassons ces sombres pensées,
et de si près tutoyant les nuées,
par les anges laissons-nous porter
vers le ciel dans son immensité.
ANONYME (référence aux sorcières brulées à Rahier au Moyen-Âge)
Dans nos vies,
il y a toujours un banc.
Un petit coin offert,
pour arrêter le temps.
Pour repenser à tout.
Pour ne penser à rien.
Mais simplement regarder
les mouvements du vent.
AUTEUR INCONNU.
LES COLOMBAGES.
Les maisons sont comme une mémoire
de la beauté enfouie au fond de nous.
Du travail, elles racontent l'histoire,
qui, au cours des ans, façonna nos goûts.
En filigrane, on revoit de vieux artisans,
penchés sur des charpentes d'un autre âge,
édifier patiemment dessus des colombages,
hisser des pierres et des cherbins (?) pesants.
Mais que s'ouvre une porte dérobée,
et on imagine l'âtre, la pièce enfumée,
la marmite à soupe, la crémaillère.
Sur la table six bols et la cafetière.
Les chaises sont encore en arc disposées :
peut-être nous invitent-elles à la veillée ?
Les maisons sont comme une mémoire.
De la vie, elles racontent l'histoire.
S.M.
Auprès du mur de grès moussu,
d'une pompe rongée par les ans,
coulent deux lames d'argent,
au creux de dalles bien cousues.
La vie jaillit, puis, discrète,
l'eau s'écoule en murmurant
son harmonieux babil.
L'eau qui coule, l'eau qui fuit !
Le temps passe, le temps file.
Mélancolie, tu m'envahis !
Unissons plutôt nos mains
à la fontaine, car demain
est un nouveau voyage.
Sa fraîcheur sera notre bagage.
En souvenir de Saint Remacle,
qui ici déposa son faix. (légende)
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